[REVIEW] GotG Vol.3: Le Chant du Cygne de James Gunn.

[REVIEW] GotG Vol.3: Le Chant du Cygne de James Gunn.

mai 18, 2023 0 Par Ali

Après des années d’attente et d’incertitudes, les Gardiens de la Galaxie reprennent du service et reviennent enfin sur grand écran pour leur troisième (et dernière) virée en équipe sous la réalisation de James Gunn. Suite à une récente réorganisation de la stratégie de production de Marvel Studios, des remaniements en interne et un pauvre lancement de la phase 5 avec le film ‘Ant-Man & The Wasp: Quantumania‘ (la critique ici), il est vrai que ces derniers évènements pourraient agir comme un frein pour certaines personnes à aller voir la nouvelle production du MCU.

Rassurez-vous, ce film est tout le contraire. Avec ce volet, on retrouve Marvel à son meilleur et c’est en grande partie grâce à un travail de qualité proposé par le réalisateur James Gunn. Dans cet article garanti sans spoilers, on va analyser et aborder le fond du film et ses points positifs.

« La fin de l’équipe que l’on connaît » -James Gunn

Cela va faire près d’une décennie que l’on suit l’équipe des Gardiens de la Galaxie; ‘Guardians Of The Galaxy’ (2014), ‘Guardians Of The Galaxy Vol.2’ (2017), ‘Avengers: Infinity War’ (2018), ‘Avengers: Endgame’ (2019), ‘What If…?’ (2021), ‘Thor: Love and Thunder’ (2022), ‘I Am Groot’ (2022) ‘The Guardians Of The Galaxy: Holiday Special’ (2022) et enfin ‘Guardians Of The Galaxy Vol.3’ (2023). Et comme l’a si bien dit Tony Stark; “la fin fait partie du voyage”.

Alors que les deux premiers volets se concentraient un peu plus sur Star-Lord et ses relations parentales, un gardien était le protagoniste secret depuis le début de la franchise, s’agissant ni plus ni moins de ce cher Rocket Raccoon (doublé par Bradley Cooper). Ce film retrace les origines de Rocket et nous plonge au cœur d’une quête personnelle dans laquelle Star-Lord, Gamora, Drax, Nebula, Mantis, Rocket, Groot, Cosmo et Kraglin, devront livrer une course contre la montre qui déterminera le destin de l’équipe et des habitants de la galaxie.

L’émotion au cœur du récit

Les films des gardiens ont toujours été axés sous le thème de l’émotion et que la famille ne signifie pas nécessairement avoir le lien du sang mais qu’elle peut être fondée à partir de personnes également traumatisées par la vie. Dans ce film, l’émotion est plus forte que jamais et découle sous plusieurs formes. Entre le chagrin amoureux, le décès d’un proche, ou simplement l’aspect nostalgique, on traverse plusieurs phases qui nous touchent chacun personnellement dépendamment de nos propres experiences. On s’attache rapidement aux personnages et à leurs aventures et on évolue avec ces derniers.

En ce qui concerne l’humour, sachez que c’est bien dosé, c’est parfois touchant en étant naïf et il n’y a que de rares fois où l’humour perturbe le sérieux de la scène. En parlant de sérieux, le fait qu’il soit aussi mature m’a également bien surpris, car en plus d’avoir le premier f-bomb du MCU, la classification PG-13 a bien été poussée et le film n’a pas eu peur de prendre un ton qui peut laisser bouche bée, à la limite du glauque pour transmettre et appuyer le message final.

Par ailleurs, le film regorge de messages et d’un fond qui ne passera certainement pas inaperçu, puisque à travers le vécu de Rocket Raccoon, on ressent la détresse, la peur et la cruauté que subissent les animaux dans la vie de tous les jours. Le long-métrage de James Gunn est d’ailleurs qualifié de chef-d’œuvre et de « meilleur film [pour la défense] des droits des animaux de 2023 » par l’organisation PETA.

(Rocket, Lylla, Teefs & Floor dans ‘Guardians Of The Galaxy Vol.3’).

Un storytelling et des visuels uniques

Aucun secret là-dessus, ce film raconte les origines de Rocket Raccoon. Au delà du suspense qui entoure ses origines, la façon dont c’est narré reste fabuleux. Plus l’histoire avance, plus nous découvrons d’amples informations concernant Rocket. Et ce, en même temps que les autres membres des gardiens de la galaxie.

Non seulement ce choix instaure instantanément et systématiquement un rythme dynamique et un fort attachement aux personnages, mais permet également de directement impliquer le spectateur dans les enjeux du film, ne laissant donc aucune place à l’ennui. Une scène avec Groot fait d’ailleurs bien allusion à la relation qu’à développé le spectateur avec ces personnages. J’ai trouvé cela brillamment réalisé.

Pour ce qui est des visuels, je n’ai rien à redire, c’est très convainquant (surtout les scènes avec Adam Warlock, qui m’ont bien hype pour ‘Superman: Legacy’). Les décors m’ont aussi marqué et ont participé à créer une réelle ambiance et à donner vie à cet univers fictif (je pense aux scènes sur Counter-Earth). Pour l’anecdote, le film a battu le record du nombre de prothèses (22.500) utilisés dans un film. Un record qui était précédemment détenu par le film ‘How The Grinch Stole Christmas’.

(James Gunn avec le casting des habitants de Counter-Earth).

“There is no God, that’s why I stepped In”

Que dire de l’antagoniste… Chukwudi Iwuji incarne le Maître de l’Evolution à la perfection. Lui donnant une profondeur Shakespearienne et une prestance qui crève l’écran. Le personnage est détestable et sa présence est pesante à chacune de ses scènes. Faisant de lui l’antagoniste ultime pour le dernier film des Gardiens.

J’ai adoré sa personnalité, avec le complexe de Dieu qu’il a developpé. Un complexe qui sera d’ailleurs vite remis en cause suite à l’intervention et l’intelligence de Rocket. Et sa relation avec ce dernier est un pur régal qui déchire le cœur. J’ai adoré les messages méta, avec ce personnage cherchant à remplir une quête inexistante. Une très belle performance qui en convaincra plus d’un.

(Chukwudi Iwuji en High Evolutionary. Scène ne figurant pas dans le film).

La boucle est bouclée

Bien que James Gunn n’est pas contre le fait de voir d’autres films sur les Gardiens, celui-ci est le dernier. Le réalisateur part à DC Studios et sera le co-dirigeant avec Peter Safran (l’article sur le DCU se trouve ici).

‘GotG Vol.3’ propulse nos personnages préférés dans de nouveaux horizons, tout en gardant l’âme qui rend ces films si uniques. C’est à se demander presque si ce ne serait pas une trilogie à part entière. Tous les personnages ont obtenu leur heure de gloire, et aucun d’entre eux n’a été écarté. Je souhaite tout de même souligner l’arc narratif simplement magnifique de Nebula dans le MCU. Karen Gillan livre une incroyable performance et mérite plus de reconnaissance par rapport à l’évolution de son personnage. Il est bon de rappeler que Nebula était censée mourrir dans le premier volet. Précisons également que Cosmo est un bon chien.

Toutefois, le film n’est pas exempt de défauts. Je peux mentionner l’acte 1 (OrgoCorp), qui paraît moins prenant que les deux autres actes et enfin, certains personnages (comme Adam Warlock) paraissent en retrait et semblent forcés dans le récit du long-métrage. Dans tous les cas, cela ne m’empêche pas d’apprécier ce film et d’avoir hâte de retrouver Will Poulter de nouveau dans ce rôle.

Le mot de la fin

Avec ce ’Guardians Of The Galaxy Vol.3’, James Gunn réussit l’exploit de conclure une franchise avec un amour inconditionnel envers ces personnages, en proposant de l’action joliment exécuté et tout en offrant un fond poignant et réfléchi. Chaque nouveau visionnage me fait apprécier le film encore plus.

Un grand bravo aux équipes impliquées, cette dernière virée fût à la hauteur des attentes, même plus. La boucle est bouclée pour les Gardiens, avec une fin très symbolique, et étant en accord avec l’esprit de l’équipe et leurs désirs.

(Les Gardiens de la Galaxie).

We will all fly away together into the forever…. And beautiful sky.

– Rocket Raccoon