[REVIEW] ‘Marvel’s Spider-Man 2’: Un coup de coeur entoilé
Le 20 octobre 2023 a marqué la sortie tant attendue de ‘Marvel’s Spider-Man 2‘ exclusivement sur PlayStation 5, suscitant une excitation chez de nombreux fans. Après le succès retentissant du premier opus en 2018, qui a redéfini l’expérience d’incarner l’homme-araignée dans un jeu vidéo, et du standalone sur Miles Morales (2020), bien que sympathique mais un peu court, Insomniac Games faisait la promesse d’offrir le meilleur des deux mondes dans ce ‘Marvel’s Spider-Man 2’. Mais cette promesse a-t-elle été tenue ? C’est ce que nous allons découvrir dans cette review.
Veuillez noter que cette critique contient des spoilers. Mais des avertissements seront clairement indiqués au début et à la fin du paragraphe qui spoil, permettant à ceux qui n’ont pas encore joué au jeu de parcourir l’article en toute tranquillité.
Une toile d’inspiration
Depuis 1982 avec le premier jeu développé par Parker Brothers pour la console de salon Atari 2600, les jeux Spider-Man (ou mettant en vedette Spider-Man) ont nettement évolué. Que ce soit en jeux mobiles, pour consoles portables ou de salon, c’est toujours une sensation agréable de pouvoir incarner ce personnage et de voltiger entre les buildings (quand c’est possible). Certes, il y a eu quelques déceptions sur le chemin, mais il est tout aussi important de mentionner les classiques qui ont, chacun à leur manière, forgé les standards de ce que l’on pouvait attendre d’un jeu sur le tisseur. Entre ‘Spider-Man 2’ (2004), ‘Ultimate Spider-Man’ (2005), ‘Spider-Man: Web Of Shadows’ (2008), ‘Spider-Man: Shattered Dimensions’ (2010) et plus, ces jeux sont devenus des références et des inspirations pour les années à venir (l’article dédié ci-dessous).

Une influence fulgurante de la licence
En 2018, Insomniac Games lance leur franchise, qui a rapidement connu un grand succès parmi les fans. Avec ses millions de copies vendues, le Spider-Man de l’univers d’Insomniac (Terre-1048) à eu le droit à diverses apparitions.
D’abord dans les comics, avec sa série retraçant l’histoire principale (‘City At War’) ou des DLC (‘The Black Cat Strikes’). On retrouve aussi des comics inédits (‘Velocity’) tirés de l’univers du jeu ou encore des comics prequel mettant en vedette Peter et Miles dont un qui se déroule avant le début des événements de ‘Marvel’s Spider-Man 2′. On peut également citer le récent ‘Spider-Man Unlimited Infinity Comic’ où Peter Parker de la Terre-616 affronte le Peter Parker de la Terre-1048. Ou encore l’apparition de la version d’Insomniac dans l’évent ‘Spider-Geddon‘, évent dans lequel il a le droit à son propre numéro (#0), et où il rejoint les Spider-Personnes du multivers pour ré-affronter les Héritiers.

Ce Spider-Man est même apparu au cinéma avec le film d’animation Oscarisé ‘Spider-Man: Into The Spider-Verse’ ainsi que l’excellent ‘Spider-Man: Across The Spider-Verse’ (review disponible ici).
Il est évident qu’Insomniac a marqué la communauté avec leur Spidey au logo blanc. Naturellement, la hype et les attentes se sont accumulées et se faisaient ressentir pour la suite. Donc finalement, que vaut ‘Marvel’s Spider-Man 2’ ?
Les grandes forces de ‘Marvel’s Spider-Man 2’
‘Marvel’s Spider-Man 2’ est simplement brillant, peut être l’une de mes révélations de 2023 en matière d’adaptation de comic-book. Chaque moment passé sur le jeu était un délice et reposer la manette après avoir voltigé entre les buildings de Manhattan, les quartiers de Brooklyn et ceux du Queens devenait de plus en plus difficile. Comme Peter qui découvre ses nouveaux pouvoirs, le joueur plonge dans cette nouvelle aventure, offrant un gameplay addictif dans une histoire palpitante. Entre tensions et rebondissements, le jeu propose son lot de surprises, aussi bien au niveau du récit qu’au niveau du gameplay, donnant toujours plus envie au joueur de progresser.

Insomniac Games est également à l’écoute des fans et ce fût une agréable surprise de constater que le studio a rectifié la majorité des choses reprochés dans le premier opus. Commençant tout d’abord par le balancement, qui est désormais beaucoup plus personnalisé, plus fluide, et plus rapide grâce notamment à la puissance de la PlayStation5.
L’ajout d’une option de balancement plus réaliste, les delta-toiles, ainsi que des nouvelles mécaniques rendent le balancement moins scripté et offrent au joueur la possibilité de créer son propre style de voltige. Ce dernier point est tout aussi valable pour les combats, avec l’implémentation de nouvelles capacités pour les deux spider-héros qui dynamisent la façon de jouer. Le costume noir apporte une réelle touche de fraîcheur. C’est un régal pour les yeux !
Un autre élément repensé, c’est les mini-puzzles ou les missions avec Mary Jane. Là où dans le premier opus ces passages semblaient être un calvaire, cette fois-ci, cela s’avère être un ajout sympathique, offrant une perspective plus terre-à-terre face aux événements.

La trame narrative époustouflante de ‘Marvel’s Spider-Man 2’
L’histoire principale est véritablement un bel atout du jeu. Inspiré du fameux comic ‘Kraven’s Last Hunt’ par J.M. DeMatteis et Mike Zeck, avec une touche (entre autres) du run ‘Venom’ (2018-2021) par Donny Cates et R. Stegman, on retrouve Peter Parker et Miles Morales prêts à reprendre du service. Même si par moments, le troisième acte aurait pu bénéficier d’au moins 4-5 heures de plus pour le développement de certains personnages, Insomniac arrive à créer une histoire haletante, parfois même émotionnelle, sous un fond qui reflète bien l’arc des deux Spider-Man: la recherche de l’équilibre.
En effet, avec la mort de May, Peter croule sous ses nouvelles responsabilités. Et bien que le costume noir le persuade qu’il est un bien meilleur Spider-Man, celui-ci ne fait que renforcer ses doutes et ses craintes face à l’échec. Tandis que Miles, lui, saute sur chaque occasion pour enfiler son costume et de protéger la ville, mettant de côté ses priorités en tant qu’étudiant et en tant que fils. Privilégiant alors le désir de venger son père après son décès causé par les actes de Martin Li.
Tout ceci est agrémenté par la présence de villains iconiques tels que Kraven, Lizard ou encore Venom, qui donneront du fil à retordre à nos deux araignées, dans des combats à l’allure très cinématographique. Peter et Miles arrivent finalement à trouver leur propre équilibre en laissant les démons derrière eux et en apprenant à s’entraider mutuellement, reflétant bien le slogan du jeu: « Be Greater. Together« .

Du teasing qui tease
[SECTION SPOILERS]
Enfin, les missions annexes du jeu ont également été revisités et permettent de se mettre véritablement dans la peau de l’araignée sympa du quartier (cf: la mission d’Howard). De nouvelles intrigues excitantes sont teasés pour l’avenir, comme Carnage, le Caméléon ou encore Cindy Moon. Avec Peter en retrait, Miles va pouvoir reprendre le flambeau, mais avec le complot qui se prépare entre Osborn et Octavius, les Spider-Men sont loin de connaître le repos. L’attente pour le « chapitre final » risque d’être longue.
[FIN DE LA SECTION SPOILERS]
Bref, le jeu est beau avec une direction artistique unique. Un voice-acting super (aussi bien en VO qu’en VF). Des musiques géniales. Et le jeu offre un gameplay bien plus poussé. Toutefois, on peut revenir sur quelques aspects du jeu qui peuvent faire grincer des dents.
« La recherche de l’équilibre est un marathon, pas un sprint » -May Parker
Évidemment, le jeu parfait n’existe pas. Mais je pense que s’il avait bénéficié d’un peu plus de temps de développement, ‘Marvel’s Spider-Man 2‘ aurait eu plus de consistance. Dans cette seconde partie de review, nous allons voir ses quelques points faibles.
Comme dit précédemment, le troisième acte du jeu semble avoir été un peu rush, avec beaucoup trop de choses qui s’enchaînent à l’écran. Par exemple, j’aurais bien aimé voir un peu plus de scènes avec Peter sous l’influence du symbiote et comment petit à petit, la ville aurait réagi au « nouveau Spider-Man », avec d’un côté ce qu’il aurait apporté de mieux au début [soulignant alors ce que dira Pete plus tard « cela fait de moi un meilleur Spider-Man »], puis plus le temps passait, plus la ville aurait commencé à le voir comme une réelle menace.
Nous sommes (pas) Venom ?
[SECTION SPOILERS]
Un autre point que j’aurais aimé voir développé, c’est le personnage de Venom. Selon moi, il manquait un peu de fond dans sa personnalité. Narrativement parlant, on peut comprendre pourquoi Insomniac a choisi Harry, mais il aurait été plus juste de voir un Venom développant une hostilité contre Peter pour l’avoir abandonné et rejeté plutôt que de vouloir à chaque fois le rallier à sa cause et de vouloir insister sur cet aspect fraternel. Même si, encore une fois, je trouve que cela fait sens avec Harry. Tony Todd (doubleur de Venom) a justement déclaré qu’Insomniac n’a utilisé que seulement 10% de ses enregistrements. Ce qui expliquerait peut-être ce manque de profondeur. Par ailleurs, pouvoir incarner Venom pendant un bref instant était l’un des points marquants du jeu et j’espère que c’est annonciateur d’un standalone à venir…

[FIN DE LA SECTION SPOILERS]
Quel endgame… ?
Quelques bugs étaient aussi présents lors du lancement mais n’était pas dérangeant, certains d’entre eux étaient marrants (RIP Spider-Cube).
Ce qui m’a dérangé en revanche, c’est le choix de coller à Miles une tenue sponsorisée Adidas en pleine apocalypse à New York, justifiant cela sous la réplique « il était temps pour un Miles Morales original ». Non seulement il avait déjà sa propre tenue qu’il a fabriqué lui même dans une séquence montage très entraînante dans ‘Marvel’s Spider-Man: Miles Morales’, mais je trouve que la façon dont cela a été exécuté reste très aléatoire.
Enfin, pour finir sur les points décevants, je voulais revenir sur l’open world à la fin du jeu. En comparaison avec le premier opus, d’une certaine manière il fait un peu plus vide et je trouve cela dommage… Probablement dû au manque de variété dans les bases ennemis ou bien l’effet des DLC dans le premier jeu.
Quoiqu’il en soit, Insomniac a annoncé une nouvelle MAJ pour début 2024 avec de nouvelles fonctionnalités, dont la rejouabilité des missions. On peut supposer que jusqu’à leur prochain jeu en lien avec Spidey, ils continueront à fournir du contenu (costumes) comme ils l’avaient déjà fait.
Conclusion
Insomniac Games réussit à capturer avec brio l’esprit et la philosophie de l’homme-araignée dans cette suite. Bien que l’intrigue ne soit pas exempte de défauts, elle reste suffisamment captivante pour offrir une expérience d’incarnation des Spider-Men comme jamais auparavant.
Malgré l’absence de récompenses parmi ses 7 nominations aux Game Awards, dont celle du Game of the Year, le jeu a conquis le cœur de nombreux fans. Et avec cet engouement inestimable, la determination d’Insomniac Games laisse présager une suite grandiose !




